Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Colombie: ses richesses, sa culture: une aventure! Colombia: sus riquezas, su cultura: una aventura!

20 Feb

Bogota : 2700 mètres plus proches des embouteillages

Publié par Gourmel Rémi

L'avenue de las Americas à 7h

L'avenue de las Americas à 7h

Après avoir finalement choisi vos vêtements pour sortir, en tenant compte du soleil mais aussi de la pluie qui risque d’arriver et de la nuit froide, votre question doit-être la suivante: Comment me rendre là où je dois aller ?

L’un des problèmes majeurs de Bogota n’est pas comme on pourrait le croire de très loin la présence de la guérilla à chaque coin de rue ou les attentats contre les bâtiments publics. Ce temps-là est révolu. Maintenant, la problématique est : Vais-je aller travailler dans le calme ou dans la tourmente ? Je vais vous expliquer… Le slogan pour la promotion de Bogota est : « 2700 mètres plus proches des étoiles », l’altitude de la ville étant vu comme un avantage incontournable pour le tourisme. Néanmoins, lorsque l’on cherche à se déplacer dans la capitale, on se rend très vite compte que cette accroche devrait plutôt être : « 2700 mètres plus proches des embouteillages ». Avant d’éclaircir ce point de vue, un petit point infirmatif s’impose. Pour se déplacer à Bogota, il faut déjà savoir où l’on va, et oui, c’est le plus basique mais on a tendance à l’oublier. Ici, pas de « rue de Siam » ou de « Cours de l’Intendance » mais des chiffres et des nombres. Les axes sont divisés entre les Carreras, allant du nord au sud et les Calles [kaliès] allant de l’est à l’ouest. A tout moment, il est simple de savoir dans quelle direction nous sommes : il suffit de regarder à la montagne (le Montserrate). Si nos yeux fixent ce point culminant, l’ouest est devant nous, l’est derrière. Nos narines pointent pas conséquent au nord et au sud. Le numéro 0 démarre quant à lui à chaque fois au centre de la ville ce qui facilite le déplacement.

Maintenant, comment lire la direction ?

Un exemple : Cra.36 No.18-21

En espagnol, cette adresse se lira « Carrrera 36 con 18-21 », autrement dit : La Carrera 36 qui croise la Calle 18, numéro 21

NB : Les principaux axes routiers ont malgré tout des noms facilitant la mobilité. On peut par exemple rencontrer l’avenue Caracas, Las Americas (grande avenue reliant l’ouest de Bogota à l’est) ou encore l’Autopista Norte qui se rend jusqu’ à l’extrême nord de la ville.

Bogota : 2700 mètres plus proches des embouteillages

Maintenant, comment se déplacer ? Trois choix s’imposent à vous :

1. Le Taxi. Comme dans toutes les villes du monde, les voitures jaunes sillonnent Bogota à la recherche de passagers. Le peso colombien étant faible face à l’euro, la course est vraiment économique. Là encore il vous suffit de faire signe à un conducteur pour qu’il s’arrête. Par précaution il est préférable de demander quelle somme vous sera demandée à l’arrivée afin d’éviter toute exagération.

2. La Buseta. Une fois de plus, ces petits bus sont présents et se rendent aux quatre coins de la ville. Ces bus appartenant à des compagnies privées affichent un écriteau sur le pare-brise avec les lieux qui seront visités. Il vaut mieux être sûr de où l’on souhaite aller avant de monter à bord de l’un d’entre eux. Si vous avez de la chance vous pourrez voir des vendeurs de tout et n’importe quoi ou des chanteurs monter puis descendre. L’un des plus marquants : un rockeur dans l’âme armé de sa guitare, les cheveux ébouriffés et portant un t-shirt d’Iron Maiden. Oui, voyager dans une buseta c’est définitivement un dépaysement assuré.

Coût du trajet : 1400 pesos (environ 0,6 euros)

3. Le Transmilénio. Le plus problématique et controversé des moyens de transports de la capitale Colombienne. Ces bus doubles reconnaissables à leur couleur rouge se déplacent dans plus de 80km à travers Bogota. Créés il y a quelques années par le gouvernement pour faciliter le déplacement, ils disposent de leurs propres voies de circulation ce qui accélère considérablement les trajets, sauf bien sûr quand les bus se ralentissent entre eux. Surnommés affectueusement « Transmi Lleno » par les locaux (Lleno [jiéno] signifiant rempli), on comprend littéralement ce que signifie le verbe « étouffer » à bord de l’un d’entre eux. Le pire des moments se déroule en fin d’après-midi, de 16h30 à 19h. En arrivant à la station, en payant votre ticket, en passant le tourniquet pour entrer dans le vif du sujet, vous réalisez que le mot « foule » n’est pas exagéré pour parler des autres passagers qui attendent tout comme vous leur tour pour monter dans le bus. Les portes automatiques donnant sur les entrées du Transmilénio s’ouvrent, il semble déjà rempli à n’en plus pouvoir, le voyant indiquant que le poids maximum a été atteint clignote mais rien n’y fait, on se bat pour entrer. Les portes peinent à se fermer, chacun profite du moindre espace pour débusquer un trou de souris où se faufiler. Il n’est pas rare de devoir attendre 2 ou 3 bus pour enfin pouvoir entrer et suffoquer. Il est inutile de chercher à s’accrocher, les autres vous retiennent car personne ne peut bouger. La maxime pour pouvoir entrer devrait être : « Impose toi ou le retard s’imposera à toi ». Ici, pas de pitié, de compassion, le but est d’ENTRER, coûte que coûte. « Des personnes veulent sortir ? Dommage pour eux, moi je veux entrer. » Et oui, une expérience intéressante qui en fait apprendre beaucoup sur les autres.

Est-il vraiment nécessaire que je vous raconte l’attente, la foule et l’entrée dans un Transmilenio quand il pleut ?

Coût du trajet : 1400 pesos (environ 0.6 euros) lors des heures dites « plates » et les weekends, 1700 pesos (environ 0.7 euros) pour les heures dites « de pointe ».

Si vous possédez une voiture, faites attention au « Pico et Placa », système établi pour limiter le nombre de véhicules sur les routes. Certains jours, les automobilistes possédant une plaque d’immatriculation se terminant par un numéro impair doivent trouver un autre moyen de transport, les autres jours ce sont les numéros pairs qui doivent subir la règle. Les amendes sont lourdes et dissuasives mais en regardant les routes chaotiquement saturées de Bogota, je ne peux que me demander une chose : « Que serait cette ville sans le Pico y Placa ? ». On comprend alors mieux pourquoi le mot colombien « trancon » (embouteillage) est si souvent utilisé. Si vous avez oublié votre baladeur, marcher le long des routes vous laissera entendre un concert incessant de klaxons. Tout semble une occasion pour jouer au jeu du « Qui fera le plus de bruit » et cela rend les promenades en ville relativement pesantes.

Oui, marcher et se déplacer dans Bogota est fatiguant. Néanmoins, certains lieux spéciaux donnent à la capitale son intérêt : je vous parlerai la prochaine fois des 5 lieux incontournables de cette ville.

Bogota : 2700 mètres plus proches des embouteillages
Bogota : 2700 mètres plus proches des embouteillages
Commenter cet article

À propos

La Colombie: ses richesses, sa culture: une aventure! Colombia: sus riquezas, su cultura: una aventura!